Projet tarot : 12 – hanged woman
Vulnérable et puissant ; la simple existence de ce corps produit une fêlure dans le corps social normé, une brèche pour l’oxygène, pour le souffle, pour la tendresse, le désir et la vie.
Vulnérable et puissant ; la simple existence de ce corps produit une fêlure dans le corps social normé, une brèche pour l’oxygène, pour le souffle, pour la tendresse, le désir et la vie.
Tu ne rejettes pas le monde ; c’est l’expérience singulière que tu en fais qui te met au monde.
Écoute le son de ta roulotte intérieure, ton refuge mouvant, ta maison nomade, qui n’est pas un point fixe à atteindre, qui n’est pas un char allégorique ni un véhicule de vitesse ou de prestige. Comme elle, tu es insaisissable et mobile. Tu ne stagnes pas, si tu déroutes.
Comment inscrire le sentiment révolutionnaire de l’amour dans la durée? Comment l’amener à quelque chose d’autre qu’un produit dopant? Comment puis-je travailler à me changer durablement à travers l’amour? Je veux dire, plutôt que de tenter d’immobiliser le sentiment amoureux, de le civiliser, en pure perte?
Quelqu’un qu’on ne peut pas intoxiquer par la honte, jamais on ne peut le démolir, le manipuler ou le dominer.
Je suis porté par une multitude étourdissante d’angles, d’influences, et je suis impossible à exprimer sans ce véritable parlement de papes que je porte.
comme une bouteille en sel à la mer
À quoi pourrait ressembler l’aspect masculin du pouvoir… sans le patriarcat? Le pouvoir sans l’oppression?
Cette vague qui pousse les gens les unes vers les autres est une force vive et spontanée, qui se reproduit rarement en cage ou en prison, jamais en laboratoire.
Elle est une figure de désobéissance et d’insubordination à l’injonction de produire, produire toujours, toujours plus. Elle est l’immobilité vitale à adopter face à une machine mortifère qui s’emballe vers la production exponentielle des biens, des rêves et des cauchemars du capitalisme… Cauchemars ou réveil? Réveil brutal où toute vie est extirpée de la nature, après avoir été extirpée de la nature humaine, qui s’est faite ouvrière. La figure des Sorcières, c’est la « beauté improductive » de la poésie.