Poète, essayiste, illustrateur, travailleur communautaire et petit christ de naissance
Je suis un fugueur, un nomade. J’aime expérimenter. Je tiens pas trop en place. J’ai vécu à Montréal, au Saguenay, au Yukon et, depuis un certain temps, dans le beau bas du fleuve. Je suis héritier des freaks et de la contre-culture. Je suis un utopiste pragmatique, un anarchiste. J’affirme que les humains sont spirituellement faits pour le mouvement, les révolutions et les mutations. J’aime les livres. J’aime les humains qui font des livres. J’aime les humains avec qui se construisent des œuvres étranges. J’aime les humains, les autres bêtes et la nature avec qui se vivent la poésie. J’aime.
Paul B. Preciado dit qu’on n’est jamais réellement préparé.es aux changements désirés car « le changement n’est jamais celui que nous espérions ». Les crises environnementale et sociale en cours appellent à des changements profonds, tant collectifs qu’individuels. Il est avéré en psychologie et dans les autres sciences que plus la résistance au changement est grande, plus destructrice est la crise. Crise et changement impliquent des deuils, qui décloisonnent les émotions (comme les bactéries oubliées qui s’échappent du pergélisol) tout en instaurant concrètement les régimes du visible et de l’invisible, de l’inconnu et des possibles. Observer ces crises est ce qui me captive le plus en ce moment.
Le terme tibétain pour « méditation » est gum, qui veut dire « s’exercer », ou « s’habituer ». C’est dans cette optique d’exercices d’assouplissement de l’esprit et du cœur que j’envisage mon travail d’humain. Mes pratiques artistique, amoureuse et, je l’espère, j’y travaille très ardemment, sociale, font leurs racines dans ces relations d’impermanence entre disparition et apparition, entre visible et invisible, dans la magie et le pouvoir incantatoire des mots, des images, du désir.